"Remedios Varo nous a laissé une oeuvre peu abondante, mais baignée d'une rare poésie. Remedios a édifié un monde de symétries, d'analogies et de transparences; il en jaillit une fontaine de musique secrète que nous entendons avec les yeux.", Octavio Paz, ‘Le Signe et le Grimoire’
Remedios Varo Uranga est une artiste peintre surréaliste espagnole. Elle se fait connaître pour ses toiles chargées d'une poésie irréelle, inspirées par l'alchimie ou par ses lectures de René Daumal, mais son oeuvre reste peu connue avant sa mort. Ses personnages sont mystiques et solitaires; la plupart du temps impliqués dans des activités scientifiques. Ils ont souvent des yeux en amande et sont souvent androgynes.

Tous font partie d'un monde unique qui s'appuie sur des concepts développés de la magie et de l'imagination. On peut également souvent apercevoir des véhicules utopiques de propulsion cosmique qui voyagent à travers la terre, l'air et la mer, avec les engrenages, les voiles et les transmissions qui
répondent aux sources d'énergie supérieures.
Les peintres surréalistes féminins ont toutes été niées, mal considérées voire rejetées par leurs homologues masculins. En réaction, dans son œuvre, on trouve des femmes isolées et tristes, confinées dans des endroits quelque peu sordides. C’est sa manière très féministe de répondre aux injustices du monde de l’art. Certains artistes trouvent l’univers de Remedios Varo assez perturbant.
Celui-ci est très riche et complexe, elle aime les juxtapositions inattendues, le mysticisme, le magique, les décors gothiques ou du moyen âge. Ses personnages ont souvent de grands yeux, un nez aquilin, leur visage est en forme de cœur, ils ressemblent à des poupées ou des personnages de dessins animés
Elle aime les créatures mythiques, l'alchimie, les remous brumeux et les véhicules utopiques qui peuvent passer de la terre à l'air et à l'eau avec des voiles, des petites roues et des dispositifs mécaniques compliqués. Son art reflète l'instabilité et le symbolisme. Elle est douée d’une créativité étonnante et débordante. La découverte de son univers pictural est un véritable voyage dans le fantastique.
Le décor est fait de tours et de châteaux et même le style, parfois, imite volontairement le moyen-âge. Mais les créatures sortent des murs et surtout leurs parures sont délicates et recherchées, d’une grande subtilité.
Les situations sont soit cocasses soit poétiques mais jamais figées. Le mouvement est toujours au cœur du dispositif, soit part des fils tissés, soit par ce que les personnages fabriquent ou bien ce qu’ils font. Certains capturent les étoiles d’autres les produisent. Idem pour les chats omniprésents et symboles d’une féminité très animale et débordante.
Une grande attention est portée à la représentation des costumes étranges et évanescents, semblant souvent flotter dans le vent mais toujours surprenant et très décoratifs.